Ce cours a pour ambition de dresser un panorama circonstancié de la critique artistique de l'antiquité grecque à nos jours. Notre démarche est historique et comparatiste. Le cours s'articule autour de trois grands ensembles. La première période s'apparente à une préhistoire de la critique artistique. L'ekphrasis grecque, d'Homère à Philostrate, pose les bases d'une critique descriptive. L'avènement de l'artiste à la Renaissance italienne permet l'émancipation du texte critique : l'homme et l'oeuvre sont objets et sujets de discours, les Vies de Vasari en témoignent. La deuxième période, majeure, entérine la naissance de la critique artistique moderne. Avec l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, créée au dix-septième siècle, le curieux devient un homme de goût et la critique normative prend son essor. Les Salons de Diderot au siècle suivant sont décisifs ; la critique artistique est désormais une pratique autonome, véritable théorie en acte. Le dix-neuvième siècle est aussi bien celui de Baudelaire que celui de la presse : la modernité ne peut plus faire l'économie de la critique artistique, et que seraient les impressionnistes sans Zola et les journalistes ? La troisième période nous est contemporaine. Avec, entre autres, Breton, Malraux, Didi-Huberman, Arasse et Olbricht, la critique artistique interroge aussi bien son objet, qu'est-ce qu'une oeuvre d'art, que sa démarche, peut-on en finir avec la description et le jugement ? Dans cette perspective, le terme même de critique est à rapprocher de celui de crise, et force est de constater que théorie et pratique du texte critique se cristallisent souvent lors de période d'intense dispute. De la Querelle du Coloris à la fin du dix-septième siècle à l'interrogation sur la fin de l'histoire de l'art liée à la crise de l'art contemporain, c'est lors de ces moments charnières que la critique artistique s'informe et évolue.

Temps présentiel : 21 heures

Charge de travail étudiant : 9 heures